«Hegel féministe», l’expression a de quoi surprendre: Anachronique d’abord, comment le philosophe mort en 1831 aurait-il pu envisager le problème du féminisme né avec les luttes et théories féministes du XXe et du début du XXIe siècle ? Expression même inadéquate, sinon choquante, la philosophie hégelienne n’est-elle pas, pour le dire avec Derrida, le lieu même du «phallogocentrisme» liant la rationalité du logos à une affirmation de la supériorité masculine et à une dévalorisation du féminin ? Pourtant si, après et malgré ces critiques, la philosophie hégélienne nous demeurait précieuse pour réfléchir le féminisme ? Et si son analyse de la figure d’Antigone, sa définition de la féminité comme « éternelle ironie de la communauté » étaient encore pour nous des éléments féconds pour nouer un dialogue avec les réflexions et les pratiques féministes ?
Jean-Baptiste Vuillerodagrégé et docteur en philosophe, ancien élève de l’école normale supérieure de Lyon Bibliographie :
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Jérôme Saint-Légerprofesseur de philosophie au lycée Edgar Morin de Douai |