La démocratie n'est pas finie, au sens où elle n'est pas achevée et où elle est encore capable de nous surprendre. Elle ne retrouvera sa force qu'en admettant ses faiblesses : des maux qui ne sont pas passagers, mais constants et irréductibles. Des maladies chroniques, qui tiennent à son essence et à l'humanité même. Mais qui peuvent connaître des pics mortels. Quelles sont ces maladies ? Avant tout, une violence intérieure aux relations humaines, contre laquelle la démocratie est la seule à lutter, face à des régressions toujours possibles. Cette violence prend des formes nouvelles accentuées par les ébranlements de l'époque : le soupçon ou le cynisme, renforcés par Internet ; le racisme, nourri par le terrorisme; l'ultralibéralisme, aggravé par la mondialisation. La démocratie qui affronte ces maux, peut seule les guérir, dans une crise qu'elle saura dépasser à condition de la comprendre. Elle se ressaisira alors et s'élargira dans le monde et à tout le monde.
Frédéric Wormsphilosophe, professeur et directeur adjoint de l’École normale supérieure de la rue d'Ulm, membre du Comité consultatif national d’éthique Bibliographie :
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Martin Dumontmaître de conférences en philosophie à l'Université Paris Est-Créteil et titulaire de la chaire de philosophie à l'Hôtel-Dieu Bibliographie :
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